Les communautés d’Agglomération du Val de Fensch et Portes de France Thionville ont franchi une étape décisive dans le renforcement de leur territoire en décidant de fusionner pour créer Thionville Fensch Agglomération. Un projet ambitieux, regroupant 23 communes et 150 000 habitants, qui consolide la coopération locale et porte une vision stratégique pour le territoire. La future Thionville Fensch Agglomération reçoit aujourd’hui un Coq d’Or.
La Moselle s’apprête à voir naître une nouvelle entité intercommunale puissante et structurée : Thionville Fensch Agglomération. Cette fusion, prévue officiellement pour le 1er janvier 2026, est le résultat de la collaboration étroite entre deux communautés d’agglomération contiguës, celle du Val de Fensch, présidée par Michel Liebgott, et celle de Portes de France Thionville, dirigée par Pierre Cuny. Ce projet, fruit de deux ans de travail concerté, vise à renforcer le poids territorial de cette nouvelle entité au sein de la région Grand Est.
Loin d’un simple regroupement administratif, cette fusion porte une véritable stratégie de développement pour le territoire. En regroupant 23 communes et en couvrant un bassin de vie cohérent, Thionville Fensch Agglomération entend répondre aux grands enjeux locaux, notamment en matière de mobilité, de développement universitaire et d’équipements publics. En devenant la deuxième agglomération de Moselle après Metz, Thionville Fensch Agglomération pourra porter des projets d’envergure qui bénéficieront directement à l’ensemble des habitants.
Parmi les atouts de cette nouvelle collectivité, on note un tissu économique extrêmement dense et diversifié, avec la présence de grandes industries telles qu’Arcelor Mittal, Saarstahl, ou encore Thyssen Krupp. Ces entreprises, véritables piliers de l’industrie locale, bénéficieront du soutien d’une agglomération en mesure de répondre à leurs besoins d’infrastructures et de main-d'œuvre qualifiée. La signature récente d’un Programme Partenarial d’Aménagement pour la reconversion de 168 hectares de friches industrielles dans la vallée de la Fensch témoigne de cette volonté de transformer les défis du passé en opportunités pour l’avenir.
Le projet de fusion a également été pensé pour renforcer la coopération entre les acteurs culturels, sportifs et associatifs du territoire. En offrant une meilleure visibilité à ces acteurs et en dotant l’agglomération des équipements publics qui lui manquaient, Thionville Fensch Agglomération se positionne comme un moteur de la vie locale. Le dynamisme socio-culturel de la région, avec une forte croissance démographique due à la proximité du Luxembourg, sera ainsi pleinement exploité pour favoriser l’épanouissement des résidents.
Ce projet n’aurait pu voir le jour sans un large consensus local. La validation définitive par la Commission Départementale de Coopération Intercommunale (CDCI), appuyée par la ratification de 20 des 23 conseils municipaux concernés, témoigne de la légitimité et de l’acceptation populaire de cette fusion. Il s’agit d’une démarche concertée, où chaque acteur a pu exprimer ses besoins et ses attentes, permettant ainsi de bâtir une agglomération cohérente et solidaire.
Le jury des Coqs d’Or a salué cette vision stratégique et l’effort collaboratif qui a permis de mener ce projet à terme. En attribuant un Coq d’Or à Thionville Fensch Agglomération, il reconnaît non seulement la pertinence du projet, mais aussi son potentiel à transformer durablement le territoire nord-mosellan.
Avec la création de Thionville Fensch Agglomération, la Moselle s’apprête à accueillir une nouvelle force économique et sociale. Cette agglomération, qui deviendra officiellement opérationnelle en 2026, promet de renforcer la dynamique locale, d’attirer de nouveaux investissements, et de proposer une qualité de vie encore améliorée à ses habitants.
3 Questions à Monsieur Michel Liebgott et Monsieur Pierre Cuny, Présidents des Communautés d’Agglomération du Val de Fensch et Portes de France Thionville
Quels ont été les défis auxquels vous avez dû faire face pour mener à bien cette fusion des deux communautés d’agglomération, et comment les avez-vous surmontés ?
Le principal défi venait de l’Histoire : réalité sociale de nos populations, place de l’industrie plus forte dans la Fensch, du secteur tertiaire autour de Thionville, oppositions politiques entre les uns plus à gauche et les autres plus à droite.
C’est le pragmatisme qui nous a poussés à avancer il y a plusieurs années dépasser ces divisions. Il fallut attendre 2021 pour que les conditions soient réunies.
Nous avons alors procédé par étape : assistance de cabinets spécialisés pour identifier forces, faiblesses et problèmes posés par la fusion ; présentation aux élus communautaires et conseils de développement ; rencontre des conseils municipaux.
Un point particulier a été fait sur l’impact financier pour les communes ; pour qu’aucune ne soit perdante, un pacte financier été adopté et ajouté à la délibération de chaque conseil municipal.
Comment envisagez-vous de concrétiser les ambitions de Thionville Fensch Agglomération, notamment en matière de mobilité et de développement universitaire, dès la création officielle en 2026 ?
Le boom de l’emploi au Luxembourg pose d’importantes questions d’infrastructures. L’Etat a validé l’autoroute A31bis et la Région Grand Est a lancé le SERM Lorraine-Luxembourg qui augmentera le nombre de voyageurs TER. Rassemblés, nous pèserons plus sur ces dossiers lorsqu’ils entreront dans leur phase active.
Pour la mobilité urbaine, nous avons un syndicat mixte en difficulté depuis de nombreuses années. A nous deux, nous apportons 80% du financement ; nous avons provoqué une nouvelle gouvernance et appuyons pour une offre de transports modernisée avec un Bus à Haut Niveau de Service adapté aux attentes des usagers.
Pour la question universitaire, un IUT existe à Thionville depuis 1995. Il s’est bien développé avec ses 4 départements et 600 étudiants. Plusieurs projets sont en voie de réalisation (1ere année de droit en 2025, implantations d’écoles de commerce et d’ingénieurs, etc) complétant les filières post-bac existantes. D’environ 900 étudiants sur le territoire dans les années 2010, nous dépasserons les 2500 en 2030.
Deux conséquences : la place du logement étudiant et la saturation foncière. Sur ces deux points, la fusion est un atout majeur : nous envisageons notamment un nouveau campus orienté vers les filières technologiques sur le site d’un l’ancien haut fourneau à Uckange.
Enfin, nous serons plus forts pour des projets tels que l’universitarisation du CHR Metz-Thionville, le développement de l’Institut de Soudure, la recherche sur la cyber-sécurité au Digital’lab ArcelorMittal, ou sur les métaux avec l’IRT-M2P à Meta-Fensch.
Quels seront les premiers projets phares que Thionville Fensch Agglomération compte lancer pour renforcer son attractivité et répondre aux attentes des habitants de ce nouveau territoire unifié ?
L’arrêté de fusion a été signé le 1er août. Nous débutons le travail sur le projet de territoire qui identifiera et priorisera.
La question précédente aborde déjà des thèmes importants. D’autres complèteront : l’aménagement des friches industrielles, la transition écologique, la santé, politique culturelle, sportive etc. qui participent à une attractivité qui sera renforcée par la fusion et la nouvelle agglomération.
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