IFBLF - Les transitions sont multiples et
les enjeux importants pour les collectivités,
quel regard portez-vous sur le virage
que celles-ci doivent opérer dans un délai
court ?
Les communes sont des outils agiles.
Leur histoire montre qu’elles ont su prendre les virages nécessaires.
Plusieurs raisons à cela :
la proximité, qui permet de comprendre vite ce qui se passe et permet également de penser des solutions adaptées.
Les demandes de nos concitoyens évoluent.
Ils attendent du très haut débit quand leurs prédécesseurs espéraient une école ou un commerce.
Je pense aussi au fait que beaucoup de maires ont accompagné des évolutions liées à l’arrivée de nouvelles populations.
C’est un mouvement fort depuis des décennies.
Les ruralités attirent et les maires sont là pour agir en lien avec ces réalités.
L’autre raison tient à la compétence et l’engagement des élus.
Leur dévouement, leur temps passé au service des autres sont des garanties pour qu’ils sentent aussi les paramètres locaux.
Enfin, il faut aussi saluer la dimension visionnaire des élus qui ont su anticiper des changements, comme ceux qui aujourd’hui ont ouvert la voie sur la transition écologique.
Ils ont un temps d’avance et c’est bien à l’échelle de la commune que ça se passe.
IFBLF - Selon vous, quelles sont les synergies entre le monde public et les entreprises ? Les liens ont-ils évolué ces dernières années ?
Dans notre récit national, le monde rural est le lieu de l’industrie, souvent de l’innovation, bien avant que la politique d’État privilégie les concentrations d’emplois dans les villes depuis des décennies.
Elle accompagne plus fortement le développement des métropoles que le soutien aux emplois localisés dans les campagnes.
Heureusement, les Régions et les Départements ont su accompagner une forme de diffusion pour rééquilibrer et maintenir, voire installer, des entreprises dans les campagnes.
Dès lors, le lien entre une entreprise et un village est simple.
La ressource et la force de travail sont souvent en proximité ; ce qui simplifie la vie du salarié et de l’employeur.
Beaucoup d’élus viennent aussi du monde de l’entreprise.
Donc ce lien là est fort dans nos campagnes.
L’arrivée du très haut débit et de la fibre bientôt partout devrait rendre nos campagnes encore plus attractives.
Pour autant, beaucoup de nos habitants sont contraints à de longs déplacements, sans solution de transports collectifs pour aller « travailler à la ville ».
Là, le lien avec les employeurs des villes doit se consolider.
IFBLF - Comment votre association accompagne-t-elle les Maires au quotidien ?
Par de nombreuses actions.
De l’information, beaucoup pour les aider dans le maquis des textes règlementaires, dans les méandres des services de l’État ou des Régions et des Départements.
Aussi pour leur éviter une trop grande vulnérabilité vis-à-vis d’opérateurs peu scrupuleux, par du dépannage juridique, de l’aide à l’ingénierie, par des partenariats, de la formation, et de la sensibilisation, sans oublier un outil pour créer leur site Internet communal.
L’existence sur le Net est une forme de reconnaissance et de valorisation de nos communes rurales en même temps que du service pour les habitants.
Mais avant tout, nous sommes un réseau qui donne la pêche aux maires, qui les accompagne et assume une dimension militante pro commune et pro ruralité.
L’avenir va se passer à la campagne.
IFBLF - Quel message souhaitez vous leur adresser ?
Tenir bon.
Le modèle démocratique français a ses limites mais il a surtout une force inédite par sa diffusion.
On critique la France pour son nombre de communes mais je pense exactement le contraire. Nous sommes convaincus que grâce à ce maillage, nous aidons la société dans son ensemble et partout.
Pas d’exclusion, pas d’abandon par les élus locaux de nos populations.
Avec 33 % des Français qui vivent à la campagne, ça donne une responsabilité inédite.
Et notre réseau va continuer à les aider au quotidien, mais aussi à préparer l’avenir : pour le renouvellement des conseils municipaux – 2026 arrive vite – et notamment l’enjeu de la transition écologique.
Bref, l’avenir est aux campagnes et aux élus.
À eux de se serrer les coudes, de s’entraider et de faire ensemble dans les outils intercommunaux pour que tous les villages soient demain des « Villages d’avenir ».
IFBLF - Comment votre association accompagne-t-elle les Maires au quotidien ?
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