Mettre en œuvre les grandes transitions (environnementales, énergétiques, numériques...), augmenter son attractivité, servir au mieux ses administrés : trois enjeux d’envergure pour les collectivités. Depuis 2017, Geoptis, filiale du groupe La Poste, aide les collectivités à prioriser leurs actions, en optimisant leurs budgets.
Explications avec Jean-Baptiste Drechsler
Ils font bouger la France : En quoi la société Geoptis contribue-t-elle à faire bouger la France ?
Jean-Baptiste Drechsler (Directeur général délégué) : Depuis 2017, nous œuvrons auprès des collectivités qui, désireuses de s’appuyer sur la donnée pour définir, mettre en œuvre et piloter leurs politiques publiques, font confiance à Geoptis. Aujourd’hui, c’est plus de 1000 territoires qui ont été accompagnés ! Notre approche s’appuie toujours sur un accompagnement humain, grâce à l'expertise de nos géomaticiens, analystes et ingénieurs, et sur l'utilisation de technologies avancées, comme des capteurs embarqués sur les véhicules des facteurs ou encore notre plateforme de datavisualisation cartographique, Geoptis Solution. Nous avons mis un soin particulier à la rendre accessible à tous : pour servir les décisions, la donnée doit être intelligible et partagée.
IFBLF : La notion de données peut rester encore abstraite pour certains. Pourriez-vous nous donner plus de détails ?
Jean-Baptiste Drechsler : Bien sûr ! Vous avez raison de souligner ce point : d’après une étude réalisée par l'Observatoire Data Publica en 2023, 83 % des communes considèrent insuffisant leur niveau d’acculturation à la donnée, tout comme 54 % des départements.
Pour beaucoup d’entre elles, les données sont comme des diamants bruts.
Profil socio-démographique des administrés, mobilités, voirie, mobilier urbain, transports, connectivités, activités économiques, tourisme, services de proximité, consommation énergétique des bâtiments, quantité de nourriture distribuée dans les cantines du primaire… On peut aller très loin dans l’information… voire s’y perdre !
Face au volume de données disponibles, ne serait-ce qu’en open data ou produites par l’exécution même des missions de services publics, les exploiter pour révéler toutes les facettes de son territoire, sa dynamique, ne s’improvise pas.
Pour les élus ou les services, la finalité est de décider en connaissance de cause, d’ajuster sa politique et ses actions, sur le terrain, en fonction d’éléments factuels et localisés. C’est pourquoi on parle de géodécisionnel.
IFBLF : Comment Geoptis intervient-elle sur ce sujet des données ?
Jean-Baptiste Drechsler : Nous sommes proches de nos clients et avons à cœur de les accompagner, quels que soient leurs enjeux et compétences en matière d’analyse de données. Pour ce faire, nous proposons de rassembler, valoriser et cartographier les données utiles selon l’objectif, afin de produire, par exemple pour un CCAS/CIAS, le rapport socio-démographique d’une commune ou d’un EPCI dans le cadre d’une Analyse des Besoins Sociaux de la population.
Nous pouvons aussi proposer des données exclusives comme les flux de population d’un quartier à l’autre : depuis la crise sanitaire, les déménagements ont augmenté, les familles en particulier quittent les centres-villes. Grâce aux contrats de réexpédition définitive du courrier postal, nous pouvons indiquer à une collectivité quelles zones perdent en habitants et en entreprises et quelles zones en gagnent, avec les données les plus récentes du marché : au mois près ! C’est un élément précieux à intégrer dans sa stratégie d’aménagement du territoire.
Geoptis est également en mesure de collecter des données sur le terrain, à la demande : nous sommes connus pour équiper les véhicules des facteurs de caméras et de capteurs qui mesurent de manière géolocalisée, selon les besoins, l’état de la voirie, la présence de mobilier urbain ou de marquage au sol, la qualité de l’air ou encore la couverture mobile en extérieur. Je précise que nous anonymisons les visages éventuels et tout élément qui permettrait d’identifier qui que ce soit sur l’un de ces relevés ! A l’aide de technologies avancées, ces données sont ensuite structurées et restituées sur notre plateforme de visualisation, accompagnées de commentaires et de recommandations, de travaux pour reprendre l’exemple de l’analyse de l’état de la voirie. La collectivité dispose ainsi d’une aide significative pour gérer en pratique son patrimoine, prendre des décisions en toute objectivité et partager les informations entre services, élus et citoyens.
IFBLF : Y a-t-il une nouveauté dont vous souhaitez nous faire part ?
Jean-Baptiste Drechsler : Depuis quelques mois, nous proposons un état des lieux de la qualité de la couverture mobile à l’intérieur des bâtiments : les zones blanches existent aussi dans les musées, les stades…et même dans certains immeubles de bureaux, ce qui constitue toujours une gêne, un frein à l’attractivité d’un lieu, voire à l’activité.
Dans un registre tout autre, j’aimerais partager avec vous le fruit d’un travail passionnant que nous venons de réaliser, et qui devrait éveiller l’intérêt des lecteurs. Il s’agit d’indicateurs chiffrés inédits permettant de qualifier localement, sur tout le territoire métropolitain et ultramarin, le risque de non-recours de la population aux soins de santé ou aux prestations sociales. Une réponse concrète aux difficultés rencontrées par les élus pour identifier des actions ciblées et les prioriser. Quand la donnée est au service du plus grand nombre, elle prend vraiment tout son sens !
CHIFFRES CLÉS
83 % des communes considèrent leur niveau d’acculturation à la donnée insuffisant, tout comme 54 % des départements, 33 % des métropoles et 30 % des régions.
79 % des collectivités de plus de 3 500 habitants et EPCI ont engagé en 2022 ou 2023 un projet en matière d'utilisation de données concernant l'aménagement du territoire.
source : Observatoire Data Publica
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