IFBLF - Les transitions sont multiples et les enjeux importants pour les collectivités, quel regard portez-vous sur le virage que celles-ci doivent opérer dans un délai
court ?
Nous faisons face à de nombreux défis écologiques, sociaux, économiques, démocratiques, auxquels nous devons répondre vite, par des actions fortes et collectives mais aussi par un changement de méthode.
Pour que nous puissions être au rendez-vous, l’action publique doit être plus efficace et au plus près des gens.
L’État doit laisser davantage la main aux élus locaux, leur donner les moyens d’agir, les soutenir plus encore, sans considérer les collectivités locales comme de simples courroies de transmission.
Les élus des grandes villes sont engagés dans des politiques offensives pour lutter contre le réchauffement climatique.
Je pense au développement des transports collectifs ou des mobilités actives, à la rénovation énergétique des bâtiments mais aussi pour adapter nos villes à ses conséquences comme la renaturation et la création d'îlots de fraîcheur.
Quant à la crise sociale qui s’accentue, il y a urgence.
Alimentation, logement, cohésion sociale… les villes agissent au quotidien, avec leurs CCAS, les bailleurs, les entreprises ou les associations caritatives et d’insertion.
Les 2/3 des personnes en situation de pauvreté résident dans les grandes agglomérations urbaines.
Nous appelons à des mesures fortes pour relancer la construction de logements.
Avec l’ensemble des associations du bloc communal, nous appelons aussi le gouvernement à une ambition forte pour les quartiers populaires.
Enfin, pour lutter efficacement contre la pauvreté des jeunes, France urbaine a fait des propositions concrètes. Elles restent sur la table.
IFBLF - Selon vous, quelles sont les synergies entre le monde public et les entreprises ? Les liens ont-ils évolué ces dernières années ?
Je crois profondément au collectif.
La crise sanitaire a révélé la capacité des acteurs publics et privés locaux à imaginer rapidement des solutions, chacun dans son rôle naturellement.
Dans nos villes, nous mettons les expertises publiques et privées à profit dans le logement, le développement économique ou les mobilités.
Pour relever le défi du climat, la mobilisation de tous sera absolument nécessaire.
France urbaine échange régulièrement avec l’ensemble des acteurs qui participent à façonner la ville et bien entendu avec les acteurs économiques.
Nous avons, par exemple, dans les douze derniers mois, signé deux conventions de partenariat : l’une avec l’association des CCI métropolitaines, l’autre avec les Chambres des Métiers et de l’Artisanat.
IFBLF - Comment la France urbaine accompagne-t-elle les maires et présidents d’agglomérations et métropoles au quotidien ?
Au quotidien, France urbaine fonctionne grâce au travail des commissions thématiques et des groupes de travail, composés d’élus et de cadres territoriaux, qui suivent et alimentent le débat par des propositions toute l’année.
Elle réalise aussi des enquêtes, des études, elle fait de la veille permanente et organise des évènements.
Tout ceci permet aux élus de partager leurs expériences mais aussi de porter des propositions et la voix des habitantes et des habitants des grandes villes auprès du Gouvernement et du Parlement.
Nous travaillons dans un esprit transpartisan.
Nous veillons aussi à penser nos actions dans la complémentarité entre les villes et les territoires ruraux.
Il faut mettre un terme aux oppositions stériles.
Il faut rassembler et recoudre pour construire un avenir commun.
IFBLF - Quel message souhaitez-vous leur adresser ?
D’abord un message de soutien et de confiance car ces élus sont engagés au quotidien pour adapter leurs villes, leurs agglomérations ou leurs métropoles à des défis extraordinairement difficiles.
J’y associe naturellement tous les agents des services publics qui font un travail déterminant et essentiel.
Au-delà, c’est un message de reconnaissance à l’ensemble des élus locaux de toutes les collectivités que nous devons porter.
Ils sont les premiers représentants de la République sur le terrain.
Sans eux, rien ne sera possible.
Pour autant, ils ne peuvent pas tout.
C’est pourquoi France urbaine, avec sa force collective, va continuer à porter leur voix au niveau national, européen et international.
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